Finissons-en avec le mythe de la "loi du plus fort" ❌
Le secret de l'évolution, c'est la solidarité ! ❤️
Il y a une croyance persistante chez les dirigeants : celle de la loi du plus fort.
On a beau vanter l’altruisme et l’empathie, il reste une petite voix qui dit : “c’est bien mignon tout ça, mais au final, c’est le plus fort et le plus autoritaire qui l’emporte !”
Il faut reconnaître que les exemples historiques de succès par la force ne manquent pas.
Ces succès éclatants éclipsent pourtant une tout autre vérité :
Sous la coupe des pires dictateurs, les peuplent organisent leur survie autour de la solidarité. C’est ce qui fait que les pires périodes de l’Histoire sont également pourvoyeuses des récits les plus déchirants d’humanité.
Il n’empêche, on reste convaincu que comme l’a dit Darwin : l’évolution, c’est de la compétition.
De là à ce que l’on introduise la loi du plus fort et l’esprit de compétition en entreprise pour doper les résultats, il n’y a qu’un pas.
C’est pourtant une grave erreur !
Dans ce numéro du génie de l’évolution, nous allons parler du gène de la coopération, apporter la preuve mathématique de la supériorité de l’altruisme, et pour finir, je vous donnerais 3 idées pour favoriser l’élan solidaire au sein de vos équipes.
1 - La solidarité, c’est dans notre Adn ! 🤝
Non, ceci n’est pas la tag line d’une start-up qui soigne sa marque employeur.
C’est ce que nous démontre Richard Dawkins dans son magnifique ouvrage “Le gène égoïste”.
Dans ce livre, Dawkins avance que le principal objectif des gènes est de se reproduire et de se propager dans les générations futures. Il ajoute qu’en tant qu’individus, nous serions essentiellement des véhicules que les gènes utilisent pour atteindre cet objectif.
En termes d’Ego, on touche le fond, mais c’est pourtant là que j’annonce une bonne nouvelle !
Pour expliquer l'altruisme et la coopération au sein d'une communauté, Dawkins introduit le concept de "sélection de parentèle".
Selon sa théorie, les gènes favorisent certains comportements altruistes lorsque ceux-ci augmentent la survie et la reproduction des parents, qui partagent des gènes similaires.
Ainsi, un individu peut sacrifier ses propres chances de survie pour aider un parent proche, car cela privilégie la propagation des gènes identiques présents chez le parent.
Le mécanisme sélectif ne se fait donc pas exclusivement sur la compétition, mais également sur la coopération.
En résumé, nous ne sommes pas d’infâmes singes égoïstes. Bien au contraire. La solidarité est inscrite dans nos gènes.
Notre évolution est le fruit d’un subtil équilibre entre compétition et coopération.
Mais allons plus loin…
2 - Quand même les mathématiques vous incitent à jouer collectif 🎲
Même lorsque l’on est convaincu de la pertinence de la solidarité au quotidien, la croyance que seuls les plus égoïstes l’emportent au long terme et tirent leur épingle du jeu reste fortement ancrée dans nos esprits.
Voici ce que démontre au contraire la théorie mathématique des jeux à travers l'expérience menée par Robert Axelrod en 1984 et connue sous le nom du "Tournoi d'itération du dilemme du prisonnier".
Ce dilemme du prisonnier est une situation dans laquelle deux joueurs isolés doivent choisir simultanément une carte parmi deux (C pour Coopération ou T pour Trahison). Si les deux choisissent C, ils gagnent chacun 3 points. Si les deux choisissent T, ils gagnent chacun 1 point. Si l'un choisit T et l'autre C, celui qui a choisi T gagne 5 points et l'autre ne gagne rien.
A-t-on alors plus d’intérêts à jouer solo ou jouer collectif ?
Clairement, le choix rationnel est T : car on ne peut rien regretter. Quel que soit le choix de l’autre, on est certain de gagner.
Mais les expérimentations produisent un résultat surprenant.
Les joueurs qui suivent le choix “égoïste” T sont a priori plus efficaces (ils gagnent 5 points en moyenne face à un « altruiste »). Toutefois, lorsqu'ils jouent contre des individus qui leur ressemblent, ils le sont beaucoup moins (1 point en moyenne) que les joueurs altruistes face à des individus qui le sont aussi (3 points en moyenne).
(Même les joueurs du Caravage envisagent de cesser de tricher)
Faire le pari de l’altruisme peut donc se révéler payant.
L’expérience va plus loin en montrant que dans une population de joueurs, une petite proportion d’altruistes faisant le choix C suffit à résister face aux égoïstes. En fait, les altruistes font même assez rapidement disparaître les égoïstes.
En résumé, au premier coup, jouer solo peut sembler le seul comportement rationnel, mais quand le jeu se répète, c’est la coopération qui devient la stratégie la plus intéressante.
3 - Les 3 leçons de leadership à déployer 🚀
Comme promis, voici pour finir 3 leçons de leadership coopératif à appliquer.
🌱 Pour favoriser les comportements de solidarité au sein d’un groupe, il faut parvenir à créer un sentiment de communauté.
On est solidaire en priorité envers ceux auxquels on est lié. Communiquer sur la culture d’entreprise, ses valeurs, ses codes, ses règles, nourrit le sentiment d’appartenance et soutient l’expression de l’élan solidaire. C’est la force du projet commun qui permet de lutter contre les comportements solitaires.
🌱 Réservez la compétition aux situations externes. Si une équipe se renforce face à l’adversité, elle s’effondre quand la rivalité s’installe en interne.
Valoriser concrètement les comportements de coopération, récompenser les actions solidaires au sein du groupe pour promouvoir la culture de l’entraide. La compétition interne fait la promotion de “gagner pour soi”. La compétition externe privilégie l’envie de faire triompher le collectif.
🌱 Misez sur la proportion d’individus spontanément altruistes pour promouvoir une culture interne d’interdépendance.
Une seule petite interaction fructueuse peut en provoquer de beaucoup plus nombreuses.
Une petite impulsion peut avoir de gros effets.