Ragots, rumeurs et commérages au travail : faut-il s'en méfier ?😵
La passion du gossip au service de votre management !
Bonjour 👋
Bienvenue dans cette nouvelle édition du Génie de l’évolution, ma newsletter au service de votre épanouissement professionnel.
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Une des plaies en entreprise, ce sont les rumeurs et les commérages.
Impossible de diminuer ce bruit incessant, ces inutiles bavardages.
De nombreux leaders se plaignent de la tendance spontanée qu’ont les individus à cancaner.
Si vous êtes sensible à la préservation des bonnes relations,
vous pensez probablement qu’exclure le commérage des conversations,
est la meilleure des solutions.
Et si c’était tout le contraire ? 🤔
Dans ce billet - qui ne colporte aucune rumeur - vous trouverez :
👉 3 arguments contre-intuitifs en faveur du ragot.
👉 2 conseils managériaux.
👉 1 frontière à ne pas dépasser.
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3 arguments contre-intuitifs en faveur du ragot.
1 - Le commérage est une racine de notre humanité.
Tout d’abord quelques chiffres :
60 % de nos conversations sont consacrées à commenter la vie des autres.
1 mail sur 7 contiendrait des commérages.
(Source : Institut de technologie de Géorgie, États-Unis.)
Hommes et femmes confondus, nous sommes enclins au jugement,
à l’interprétation infinie des comportements d’autrui.
Fort heureusement, ces bavardages sont rarement méchants.
( Nous aborderons en fin de billet le cas des gossips malveillants).
Selon Robin Dunbar, professeur émérite de psychologie évolutionniste à Oxford, le besoin de partager des ragots seraient la raison fondamentale de l’apprentissage du langage humain.
Il va même plus loin, affirmant que le commérage est pour les humains l’équivalent de l’épouillage chez les grands primates.
C’est moins glorieux que les théories alternatives sur l’origine du langage, mais cela mérite notre attention.

Un bon commérage vaut bien une séance d’épouillage !
Faire circuler les ragots au sein d’un groupe aide à tisser des relations de confiance.
On se sent plus intimement lié après avoir cancané.
On se méfie d’ailleurs spontanément des deux types de comportements extrêmes :
😵 ceux qui colportent trop de rumeurs - ça va mal finir -
🤫 ceux qui ne partagent jamais aucuns potins - ils ne disent rien, mais n’en pensent pas moins -
En résumé, ce type d’échange crée la connivence.
2 - Le commérage est un ciment culturel.
Plus encore que le lien interindividuel, le bavardage sensationnel renforce le lien social,
en définissant les limites du tolérable et du non acceptable dans un groupe.
Il offre une vision clarifiée de la frontière entre ce qui choque et ce qui amuse avec légèreté.
Il explicite et fait vivre les valeurs internes du collectif.
Mieux encore, la peur de faire l’objet d’une rumeur négative favorise l’adoption des comportements normatifs et les mieux tolérés.
Ainsi, dans un groupe qui cancane à un niveau raisonnable, on constate une diminution des comportements asociaux ou dangereux.
﹡Le potin permet de tester les frontières de ce qui est toléré auprès d’un groupe donné.
﹡La peur d’être la cible d’un sarcasme fait rester dans la norme.
3 - Cancaner, c’est bon pour la santé !
Chercher des poux n’est pas chercher querelle.
Médire a un effet de défouloir suite à une mauvaise expérience.
Cela nous aide à digérer puis dépasser les interactions négatives.
Jaser dans l’oreille de ses collègues joue donc un rôle important dans la régulation des conflits.
Cet effet réparateur du ragot est parfois nommé à tort l’arme du plus faible.
Mais la rumeur permet aux personnes éloignées du pouvoir de manifester leur avis et diminuer l’écart hiérarchique.
La rumeur permet d’exprimer un désaccord tout en évitant la confrontation directe.
Bénéfice complémentaire, le fait de pouvoir partager un comportement non conforme réduis le stress de la confrontation à l’acte délictueux.
La tension est évacuée lorsque le sentiment d’outrage est exprimé.
C’est donc excellent pour votre santé…

Trois vieux compères en pleine collecte de points de vie.
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Comment utiliser la passion humaine pour le commérage au service de votre management ?
👉 Écoutez le niveau de bruit généré par les commérages en interne.
S’il n’y en a pas assez, il y a peut-être un manque de confiance interne ou de liens.
✔️ Travaillez le sentiment d’appartenance, favorisez les échanges et la coopération.
Inversement, si le bruit est assourdissant, il est le reflet d’un niveau de tension excessif dans l’équipe.
✔️ Réduisez la pression, modérez l’exposition au stress.
👉 Identifiez les sujets récurrents.
Au sein d’un groupe donné, ce sont toujours les mêmes comportements qui font l’objet de commentaires.
Restez à l’écoute :
Les ragots vous aident à identifier la circulation des valeurs au sein de votre collectif.
Les rumeurs permettent de capter la source des désaccords et des fragilités.
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Lutter contre la rumeur malveillante
Rappelons pour finir que certains comportements doivent systématiquement faire l’objet d’un recadrage managérial :
❌ Colporter des informations qui portent atteinte à la réputation d’un individu ou d’un groupe.
❌ Chercher volontairement à nuire à une personne en particulier.
❌ Véhiculer de fausses informations en toute connaissance de cause.
Il est temps pour vous d’aller boire un café, et de vous glisser dans le flux hypnotisant des papotages et autres bavardages. ☕️
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PS: Vous êtes nombreux à me faire remarquer ma récente irrégularité de publication.
Veuillez m’en excuser.
J’ai un petit souci de santé - sans gravité - qui m’impose de rester plusieurs semaines en position allongée.
Et donc de réduire mon activité...
Je vous écris - comble de la fumisterie - du fond de mon lit.
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À la semaine prochaine !
Nolwenn Bernache-Assollant | Consultante, Coach
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